L’avenir du saumon sauvage de l’Atlantique et des rivières sauvages dépend en grande partie des décisions prises par le gouvernement. Plaider en faveur du changement positif est l’une des principales responsabilités de la FSA.

 

Priorités actuelles en matière de sensibilisation :

Stratégie canadienne de conservation du saumon sauvage de l’Atlantique

Selon un rapport sur le saumon de l’Atlantique récemment publié par le Comité parlementaire permanent des pêches et des océans, « plusieurs témoins ont fait valoir qu’il est nécessaire d’aborder l’absence de capacité du MPO en ce qui a trait à un plan de rétablissement exhaustif du saumon. »

Les initiatives de conservation et de rétablissement du saumon sauvage de l’Atlantique du gouvernement fédéral n’ont généralement pas réussi à atteindre leurs objectifs énoncés. Pour remédier à ce problème, dans sa lettre de mandat 2020 envoyée au ministre des Pêches et des Océans, le premier ministre Justin Trudeau a ordonné au Ministère d’élaborer et de mettre en œuvre une Stratégie de conservation du saumon sauvage de l’Atlantique.

Celle-ci ressemblera en gros à la Stratégie de conservation du saumon du Pacifique annoncée en 2021 qui était assortie d’une allocation de 637 millions de dollars canadiens.

La FSA a été en contact continuel avec la ministre et son personnel, et nous travaillons de concert avec des ONG du milieu de la conservation pour nous assurer que le gouvernement reçoit des messages clairs et cohérents. Nous réclamons une partie des fonds alloués à la stratégie pour financer nos programmes comme le programme Bassin versant – saumon sauvage.

À notre connaissance, la Stratégie de conservation du saumon sauvage de l’Atlantique devrait être finalisée et annoncée en 2024.

Aquaculture en enclos à filet ouvert 

Partout où l’on retrouve des installations d’aquaculture à enclos à filet ouvert dans le Maine et le Canada atlantique, les populations de saumons sauvages de la région sont considérées comme étant menacées ou en péril.

L’industrie est ravagée par les maladies et les parasites qui se propagent aux poissons sauvages et à l’environnement. Elle connaît également des épisodes d’évasions importantes et mineures qui se sont traduites par des croisements entre les saumons d’élevage et les saumons sauvages, un facteur qui contribue à l’effondrement des populations.

La FSA exerce des pressions sur les gouvernements provinciaux et fédéraux afin de les inciter à protéger les saumons sauvages et l’environnement contre les effets néfastes de l’aquaculture en enclos à filet ouvert. Nous collaborons également avec le public pour l’inciter à appuyer nos efforts visant à :

  • Nous assurer que les gouvernements du Canada et des États-Unis respectent les engagements pris aux réunions de l’Organisation pour la conservation du saumon de l’Atlantique Nord pour éliminer les échappées de saumons des enclos et réduire au maximum les torts causés aux saumons sauvages par le pou du poisson;
  • Nous assurer que la future Loi sur l’aquaculture du Canada contient des dispositions prévoyant la protection du saumon sauvage de l’Atlantique et de l’environnement contre les effets néfastes de l’aquaculture;
  • Empêcher l’expansion de l’industrie dans de nouvelles régions abritant une population de saumons sauvages jusqu’à ce que les deux premiers objectifs aient été atteints.

Protéger les forêts canadiennes en vue de favoriser leur résilience face au changement climatique

Les gouvernements un peu partout dans le monde, y compris au Canada et aux États-Unis, ont fixé des cibles ambitieuses pour protéger la nature et les animaux contre les effets délétères des activités humaines et, en particulier, le changement climatique. Au Canada, par exemple, le gouvernement fédéral a pris l’engagement de protéger 30 pour 100 des terres et de l’eau douce, ainsi que 30 pour 100 de nos eaux territoriales d’ici 2030, un objectif aussi connu sous le nom de « 30 x 30 ».

La FSA et ses partenaires militeront en faveur de la création de nouvelles aires protégées autour des rivières à saumon. Nous avons déjà obtenu du succès au Nouveau-Brunswick où le gouvernement provincial a annoncé la création d’importantes aires nouvellement protégées dans les bassins versants des rivières Miramichi et Restigouche et d’autres bassins versants d’importance pour le saumon sauvage de l’Atlantique.

Nous adoptons une vision moderne de protection. La FSA reconnaît que les gens qui ont des liens d’attachement à la terre et à l’eau sont ceux qui se soucient le plus de leur avenir. Ainsi, la création d’aires protégées devrait encourager et améliorer les activités de plein air durables comme la randonnée, le canotage, la chasse, la pêche et la cueillette.

Militer en faveur de la protection des terres et des eaux est un élément essentiel de la lutte contre les effets néfastes auxquels est exposé le saumon sauvage de l’Atlantique en raison du changement climatique. Les rivières sont le produit des paysages qui les entourent, et des forêts intactes et en santé créent la résilience contre les phénomènes météorologiques extrêmes et leurs effets sur les rivières. La protection des forêts est donc essentielle pour favoriser la résilience du saumon sauvage de l’Atlantique contre le changement climatique.

Bar rayé

Les répercussions du bar rayé sur le saumon de l’Atlantique et l’ensemble de l’écosystème dans la partie sud du golfe du Saint-Laurent sont devenues une préoccupation importante et croissante au cours des dernières années. À la fin des années 1990, on dénombrait entre 3 000 et 5 000 géniteurs. Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a donc mis en œuvre plusieurs mesures de gestion de la pêche afin de favoriser le rétablissement de la population qui a dès lors connu une augmentation exponentielle au cours des 25 à 30 prochaines années. Toutefois, l’abondance du bar rayé et le déséquilibre de l’écosystème, notamment pour ce qui est du saumon sauvage de l’Atlantique, constituent des préoccupations importantes pour les communautés autochtones et les organismes voués à la conservation. La survie des saumoneaux dans la Miramichi et les retours d’adultes subséquents ont connu une baisse importante au cours de la période de forte croissance de la population de bars rayés.

Les effets dévastateurs de la prédation se font sentir lorsque les saumoneaux traversent les bancs de centaines de milliers de bars rayés dans une région particulière en route vers le golfe du Saint-Laurent et au-delà. La FSA et ses partenaires ont exercé d’importantes pressions sur le MPO en vue de l’amener à adopter une approche de précaution qui établit des points de référence, fixe des objectifs et aide à orienter les décisions en matière de gestion. Le MPO a accompli des efforts à cet égard. Toutefois, les cibles du MPO indiquent que l’abondance de la population est considérée comme étant faible, ce qui pourrait l’inciter à ajouter d’autres mesures de protection pour le bar rayé.

Grâce à son programme de pistage du saumon, la FSA a créé un ensemble de données précieuses en vue militer en faveur de la prise de mesures de gestion du bar rayé. Nous gardons le cap sur notre objectif qui est de conserver le saumon sauvage de l’Atlantique et de trouver un équilibre dans l’écosystème entre la population de bars rayés et les autres populations de poissons clés comme l’éperlan et le gaspareau, tout en favorisant un avenir durable pour la population indigène de bars rayés. La FSA continuera de travailler de concert avec des partenaires stratégiques pour chercher activement à améliorer le cadre de gestion du bar rayé.

Approche de gestion de la pêche propre à chaque rivière

Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) se tourne de plus en plus vers une approche de gestion de la pêche au saumon propre à chaque rivière dans la majorité des rivières de l’est du Canada. Le passage d’une approche sans discernement traditionnelle à une approche propre à chaque rivière cadre avec la décision du MPO d’appliquer l’approche de précaution à toutes les pêches au Canada. Essentiellement, cela signifie que les règlements sur la pêche et la récolte seront déterminés en fonction de la santé de la population de saumons dans chaque rivière. Plus la population est en bonne santé, plus il y aura de possibilités de pêche.

Bien que la FSA soit en faveur d’une gestion des pêches propre à chaque rivière, nous reconnaissons qu’il est nécessaire qu’elle soit jumelée à un investissement dans l’évaluation de la population sur un grand nombre d’autres rivières pour permettre une prise de décision éclairée. Ce système de gestion ne contre pas les menaces profondes qui pèsent sur le saumon, soit le braconnage, les espèces envahissantes, la prédation excessive, etc. Le cadre de l’approche de précaution vise uniquement à réglementer les pêches, y compris le type d’équipement, la durée de la saison, les dates de fermeture, les protocoles d’eau chaude, les limites de récoltes ainsi que les limites des prises quotidiennes avec remise à l’eau.

Les gouvernements fédéral et provinciaux, de concert avec les organismes autochtones et les ONG, y compris la FSA, participent actuellement aux activités d’un groupe de travail dirigé par le MPO en vue d’élaborer un programme pilote dans le bassin versant de la Miramichi dans la région du Golfe. Une fois qu’il aura été mis à l’essai, l’objectif est de miser sur les résultats du projet pilote et de mettre en œuvre des mesures de gestion propre à chaque rivière dans les autres rivières de la région du Golfe.

Loi sur les espèces en péril

La FSA s’oppose à l’ajout d’autres sous-populations de saumons sauvages de l’Atlantique à la liste d’espèces en péril aux termes de la Loi sur les espèces en péril. Notre expérience révèle que cette loi s’est avérée efficace et illogique, permettant à des menaces importantes de persister tout en obligeant les groupes qui cherchent à conserver et à rétablir des populations vulnérables de se plier à des tracasseries administratives supplémentaires.

En 2021, la FSA a présenté une soumission au MPO s’opposant à l’ajout éventuel de neuf sous-populations à la liste des espèces menacées en vertu de la Loi. Le Ministère ne dispose pas des données nécessaires à une prise de décision éclairée à cet égard et n’a pas la capacité d’élaborer et de mettre en œuvre des plans de rétablissement efficaces.

La FSA est persuadée que le MPO et d’autres organismes fédéraux disposent déjà d’outils législatifs et réglementaires permettant de s’attaquer aux causes profondes du déclin des populations de saumons sauvages de l’Atlantique, mais omettent de prendre les mesures nécessaires. L’inscription de plus de sous-populations à la liste des espèces en péril ne fera qu’aliéner les gens qui se soucient de ces populations et gaspiller les ressources limitées tout en entraînant des tracasseries administratives.

Nous nous opposerons farouchement à tout ajout à la liste et nous efforcerons de susciter le soutien du public à cet égard.

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