L’équipe de recherche de la FSA tente d’obtenir des réponses aux questions les plus pressantes concernant le saumon sauvage de l’Atlantique pour orienter les activités de sensibilisation et programmes de conservation de l’organisme. Nous collaborons avec des partenaires à presque chaque projet pour combler l’écart entre les connaissances et les mesures de conservation prises.

L’équipe de recherche se penche sur trois aspects fondamentaux :

  • Pistage et modélisation : Comprendre le comportement, les déplacements et l’écologie du saumon dans les différents écosystèmes qui l’abritent. Apprendre comment et quand les saumons fréquentent ces habitats comme les refuges d’eau froide. Étudier les mouvements des écosystèmes et les parcours migratoires du saumon pour déterminer l’incidence des changements dans les cours d’eau et l’océan tout au long du cycle biologique du saumon.
  • Évaluation de la résilience face au changement climatique : Déterminer la résilience des habitats/bassins versants et des populations de saumons et évaluer la vulnérabilité des habitats critiques au changement climatique et aux effets anthropiques ainsi que leurs effets sur le saumon sauvage de l’Atlantique tout au long de son cycle biologique.
  • SCALES-Conservation du saumon et surveillance des écosystèmes à long terme : Créer un réseau de postes de surveillance sentinelles dans les rivières à saumon et étudier la santé des cours d’eau et des populations.

 

Nous collaborons avec différents groupes de travail (p. ex. Plan conjoint de recherche sur le saumon atlantique, Conseil international pour l’exploration de la mer, OCSAN), des étudiants et chercheurs universitaires et d’autres ONG et organismes pour faire progresser les connaissances et mettre au point des mesures concrètes pour protéger, rétablir et conserver les populations de saumons sauvages de l’Atlantique et les habitats dont elles dépendent.

Si vous souhaitez travailler en partenariat avec la FSA à des projets de recherche sur le saumon sauvage de l’Atlantique, veuillez envoyer un courriel à savesalmon@asf.ca.

Pistage et modélisation

Le changement climatique, qui se traduit par une forte mortalité dans l’océan, est l’une des menaces les plus graves auxquelles est confronté le saumon sauvage de l’Atlantique. Au cours des quarante dernières années, nous avons constaté des déclins marqués de l’abondance du saumon de l’Atlantique.

De nombreuses études ont mis en évidence les liens qui existent entre les conditions océaniques changeantes et les caractéristiques et la dynamique des populations de saumons de l’Atlantique. Les changements de la température de l’eau et d’autres facteurs ont une incidence sur l’alimentation, ce qui se traduit par des proies à plus faible densité énergétique, menaçant par le fait même le succès reproducteur et la survie du saumon dans l’océan. Ces changements peuvent même freiner le rétablissement des populations moins abondantes.

Depuis 2003, en collaboration avec de nombreux organismes, nous avons muni des saumons juvéniles et adultes d’étiquettes acoustiques et d’étiquettes à transpondeur passif intégré. Des adultes ont également été marqués avec des étiquettes satellitaires. Sur une période de deux décennies, nous avons créé la plus longue série de données du monde sur la migration du saumon. Ces données éclaireront l’élaboration de modèles, d’études d’utilisation de l’habitat et des mouvements des écosystèmes et nous aideront à comprendre les mécanismes précis qui influent sur le taux de survie du saumon dans l’océan. Nos données guident également la gestion des pêches, les décisions sur le développement de la ressource et les mesures de conservation, tout en nous aidant à mieux comprendre les réactions éventuelles du saumon sauvage de l’Atlantique face au réchauffement de l’océan.

Évaluation de la résilience face au changement climatique

Tous les écosystèmes que le saumon utilise ou fréquente changent rapidement. Alors que nous nous efforçons de prédire les réactions à l’échelle de la population de diverses combinaisons de scénarios climatiques et de mesures de gestion et de conservation proposées, il est important d’évaluer la résilience des bassins versants, des cours d’eau et des populations de saumons.

En unissant nos efforts, nous pourrons avoir l’incidence positive la plus importante sur les populations de saumons sauvages de l’Atlantique grâce à la prise de mesures de protection, de rétablissement et de conservation. Des milieux d’eau douce en santé permettent aux saumons de prospérer lorsqu’ils retournent à leur rivière natale et d’accroître la productivité en eau douce. Grâce à nos programmes, Restauration des rivières et Bassin versant – saumon sauvage, nous nous associons à d’autres organismes pour améliorer la résilience des écosystèmes d’eau douce.

Nous étudions la résilience des rivières et des bassins versants au moyen de divers outils comme la thermographie infrarouge de rivières, les modèles climatiques et les données sur le changement climatique. Nous combinons ces données aux renseignements génétiques sur les populations de saumons et la structure des populations pour comprendre comment nous gérons la résilience tout en déployant des efforts pour réduire les autres facteurs stressants qui nuisent au saumon sauvage de l’Atlantique. Cette approche nourrit nos efforts de conservation dans le contexte du changement climatique.

SCALES-Conservation du saumon et surveillance des écosystèmes à long terme

Nous devons disposer de données de qualité et comparables pour comprendre comment les écosystèmes et les populations de saumons sauvages de l’Atlantique évoluent. Nous nous efforçons de mettre en place un réseau de postes de surveillance pour suivre la santé des écosystèmes d’eau douce ainsi que la génétique et la structure des populations de saumons. Cela nous permettra également de déterminer comment les saumons réagissent aux changements écosystémiques.

Nous sommes également déterminés à surveiller les répercussions de l’aquaculture en enclos à filet ouvert qui, comme il a été bien établi, nuisent aux populations de saumons sauvages de l’Atlantique. Nous étudions régulièrement les saumons qui s’échappent des enclos et se reproduisent avec les saumons sauvages, produisant une progéniture qui est moins adaptée et contribue à l’effondrement des populations. Nous collaborons avec des partenaires pour étudier la propagation de maladies et la pollution industrielle (p. ex. INDIQUER le nom du satellite et le lien).

Effectuer une surveillance systématique des bassins versants nous permettra de surveiller les changements à l’échelle locale et à plus grande échelle, ce qui est nécessaire pour mettre en place des solutions qui favoriseront la résilience des populations face au changement climatique. Nous pouvons également surveiller les résultats de nos efforts de rétablissement, de protection et de conservation et comprendre comment les adapter aux besoins locaux, le cas échéant, et communiquer plus efficacement les données scientifiques à nos partenaires un peu partout dans le monde.

Faites la connaissance de nos dirigeants – Valerie Ouellet

Valérie Ouellet est la vice-présidente de la recherche et de l’environnement d’ASF. Originaire du Québec, elle a travaillé avec des agences gouvernementales, des universités et des organisations à but non lucratif. Elle a une expérience globale de la recherche sur la relation entre l’hydrologie des cours d’eau et les régimes thermiques, la physiologie des poissons et les habitats, ainsi que sur le développement d’outils d’aide à la prise de décision. Plus récemment, ses recherches se sont concentrées sur les habitats thermiques, y compris les refuges d’eau froide, la gestion, la restauration des cours d’eau et la gestion des espèces multiples diadromes. Val a une longue liste de publications évaluées par des pairs, y compris des travaux récents sur la façon de mieux utiliser les résultats scientifiques pour améliorer la gestion et les politiques, ainsi que le développement d’orientations de recherche pour mieux comprendre les impacts des changements climatiques sur le saumon atlantique. Elle apporte une connaissance approfondie de la recherche et de la gestion de l’habitat du saumon atlantique, ainsi que son dynamisme, et est très enthousiaste à l’idée de diriger les recherches de la FSA.

Nous remercions sincèrement nos partenaires!

Des partenaires participent à chaque projet mené par l’équipe de recherche de la FSA. Nous trouvons des solutions aux problèmes ensemble et partageons le même objectif : avoir des populations de saumons sauvages de l’Atlantique en santé et des rivières propres aux eaux libres pour les générations futures.

 

Nous avons collaboré sur des projets propres à une rivière et à des projets d’envergure internationale avec de nombreux partenaires, comme les Premières Nations, des universitaires, des ONG, des groupes de gestion de bassins versants, des industries et des gouvernements.

Articles évalués par les pairs

À mesure que les rivières se réchauffent en raison des changements climatiques, il devient de plus en plus difficile pour des espèces aquatiques sensibles à la température, comme le saumon et la truite, de survivre. Ces animaux dépendent des refuges d’eau froide (REF) — des zones plus fraîches dans les cours d’eau qui leur offrent un répit face à la chaleur croissante. Toutefois, les efforts actuels pour protéger ou créer ces refuges sont souvent dispersés et manquent de coordination.
Pour répondre à ce problème, des chercheur·e·s ont rassemblé des expert·e·s, des spécialistes de la conservation et des parties prenantes locales lors d’un atelier visant à développer un ensemble de pratiques exemplaires pour l’amélioration des REF. Ils ont créé un cadre étape par étape pour orienter les futurs projets, notamment sur les types de refuges les plus efficaces et les meilleurs endroits pour les mettre en place. Des études de cas provenant de différentes régions ont également été partagées, illustrant les approches qui fonctionnent bien et les défis à relever.
L’étude souligne le besoin d’outils et de technologies plus performants — comme les drones et l’imagerie thermique — pour mieux comprendre comment et quand les poissons utilisent ces zones plus fraîches. Elle insiste aussi sur l’importance d’adopter une approche à l’échelle du bassin versant, plutôt que de se concentrer uniquement sur des sites isolés. L’objectif est d’aider les communautés et les professionnel·le·s de la conservation à collaborer plus efficacement pour protéger les écosystèmes d’eau douce dans un climat en réchauffement.

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/rra.4462

Le stockage dynamique des aquifères contribue au débit de base des cours d’eau, en particulier pendant les périodes sèches lorsque le ruissellement de surface est minimal. Cette étude définit la résilience du débit de base comme la capacité d’un cours d’eau à maintenir un débit stable et une bonne qualité de l’eau malgré les extrêmes climatiques et les impacts humains tels que les prélèvements d’eau et les changements d’utilisation des sols. Les caractéristiques des bassins versants peuvent influencer la résilience de manière complexe – par exemple, une géologie perméable peut améliorer la connectivité entre les eaux souterraines et les cours d’eau, mais réduire le débit pendant les sécheresses. Les eaux souterraines peu profondes réagissent rapidement au stress, tandis que les sources plus profondes retardent les effets et peuvent entraîner une contamination à long terme. L’étude examine également la manière dont l’irrigation affecte le débit de base et résume les principaux facteurs hydrogéologiques et facteurs de stress, ainsi que les paramètres permettant d’évaluer la résilience du débit de base, à l’aide d’exemples tirés du bassin de la rivière Delaware.

Les poissons des rivières sont confrontés à des défis majeurs tels que la perte d’habitat et le changement climatique, qui ont un impact sur la productivité de leurs écosystèmes. Si des facteurs tels que la température de l’eau sont souvent étudiés, la distribution et la disponibilité de la nourriture – essentielles à la croissance et à la survie des poissons – restent moins bien comprises. Ce document développe le concept de « paysage alimentaire », en se concentrant sur trois aspects de la nourriture : l’abondance, l’accessibilité et la qualité. Il aborde les raisons pour lesquelles la disponibilité de la nourriture est difficile à estimer, les conséquences de l’incertitude et les nouvelles méthodes pour mieux la mesurer. Les auteurs soulignent le rôle essentiel de la nourriture dans la conservation des poissons, en particulier lorsque les eaux se réchauffent.

Cette étude a examiné comment la chirurgie et le temps de récupération après le marquage acoustique affectent la survie et la migration des saumons atlantiques sauvages dans les eaux douces, estuariennes et marines. Quatre groupes de traitement ont été comparés pour évaluer l’impact des conditions d’écloserie et du temps de récupération après le marquage. Les résultats ont montré que des temps de récupération courts et la captivité en écloserie réduisaient la survie, en particulier dans les 5 premiers jours ou 48 km après la libération, avec des effets persistants pendant la transition vers l’eau salée. Les poissons d’écloserie ont migré plus rapidement, probablement en raison de leur plus grande taille, mais ont tout de même connu une survie réduite. Ces résultats soulignent l’importance de quantifier les effets liés au marquage dans la nature, car de tels biais peuvent influencer les conclusions sur le comportement et la survie des poissons naturels.

Le stade post-smolt est une période critique pour le saumon atlantique, d’où l’importance d’identifier ses voies de migration afin de protéger les habitats clés. Cette étude a utilisé un modèle biophysique, couplé à un modèle de circulation de l’eau (FVCOM), pour simuler la dispersion des post-smolts dans la baie de Passamaquoddy, au Nouveau-Brunswick. En testant neuf comportements et six vitesses de nage par rapport aux données de télémétrie acoustique, l’étude a révélé que certains comportements – comme la nage vers le sud-ouest ou la rhéotaxie variable en fonction des marées – correspondaient bien aux itinéraires observés, tandis que d’autres (par exemple, la dérive passive, l’orientation en fonction de la salinité ou de la température) étaient peu probables. Cette approche est prometteuse pour prédire les habitats essentiels et les voies de migration des post-smolts sauvages.

La survie en mer est un défi majeur pour la conservation et la pêche du saumon atlantique. Un atelier tenu à Halifax en décembre 2017 a réuni des chercheurs pour examiner les efforts de télémétrie actuels et développer une vision coordonnée de l’étude des populations de saumons nord-américains en mer. S’appuyant sur l’initiative SALSEA-Track de l’OCSAN, les participants ont discuté de la manière dont les technologies émergentes et les approches intégrées peuvent améliorer la compréhension de l’utilisation de l’habitat océanique, du calendrier et des itinéraires de migration. Bien que les études à grande échelle sur la survie en haute mer restent difficiles, les progrès de la télémétrie acoustique et satellitaire, ainsi que les nouvelles technologies, devraient permettre d’obtenir des informations plus détaillées et à plus long terme. Le présent rapport propose un cadre pour orienter les futures recherches en collaboration.

Cette étude a utilisé la télémétrie acoustique et la microchimie des otolithes pour examiner la migration des truites arc-en-ciel dans trois rivières de l’Île-du-Prince-Édouard. Seulement 6 % des poissons marqués ont quitté les baies côtières, mais beaucoup sont entrés dans des eaux salines ou des eaux de marée. L’utilisation de l’habitat varie d’une rivière à l’autre, les poissons de la rivière Montague utilisant davantage les zones estuariennes salines, tandis que d’autres restent dans les zones de marée ou d’eau douce, en particulier en été. Certaines truites sont restées entièrement en eau douce. Les migrants étaient souvent plus grands et plus susceptibles d’avoir des mères anadromes, bien que les mères d’eau douce aient également produit des migrants. Dans l’ensemble, la résidence partielle avec utilisation des marées était la stratégie dominante, avec des contingents marins et d’eau douce plus petits.

Les agents infectieux jouent un rôle clé dans l’écologie animale et la dynamique des populations hôtes, d’où l’importance de comprendre leur diversité et leur transmission chez les espèces sauvages comme le saumon atlantique. Cette étude a utilisé la qPCR à haut débit et le séquençage du génome pour examiner les agents infectieux chez les saumons subadultes en mer et les adultes dans trois rivières de l’est du Canada avec une exposition variable à l’aquaculture. Quatorze agents ont été identifiés, dont cinq n’avaient jamais été signalés dans l’est du Canada. Alors que l’analyse phylogénétique de l’orthoreovirus de la piscine suggère une transmission intercontinentale, aucun lien n’a été trouvé entre l’aquaculture et l’infection chez les adultes sauvages. Les infections varient en fonction de l’environnement, du stade de vie et de l’origine, ce qui met en évidence les domaines dans lesquels les recherches doivent être poursuivies.

La télémétrie acoustique est largement utilisée pour suivre la survie des poissons, mais la perte de l’émetteur peut conduire à une sous-estimation des taux de survie. Cette étude a mesuré la rétention et la mortalité des saumons atlantiques d’écloserie marqués avec des émetteurs de différentes tailles pendant leur transition vers l’eau salée. La rétention était comprise entre 34 et 85 %, variant selon le type d’émetteur et le chirurgien. La plupart des expulsions ont eu lieu 25 à 65 jours après le marquage et étaient plus fréquentes lorsque les émetteurs dépassaient 7,5 % du poids du smolt. Seuls les émetteurs représentant plus de 12 % du poids corporel augmentaient significativement la mortalité. Pour éviter de fausser les estimations de survie, il est essentiel de tenir compte de l’expulsion, qui dépend de la taille de l’émetteur, de son stade de vie et de la durée de l’étude.

La télémétrie acoustique permet de suivre la migration et la survie des poissons, mais la prédation peut entraîner des biais si les balises restent actives à l’intérieur des prédateurs. Cette étude a testé de nouvelles balises de détection des prédateurs qui signalent l’ingestion en détectant les changements de pH dans l’intestin du prédateur. Lors du premier essai sur le terrain avec des saumoneaux de l’Atlantique migrant à travers des zones d’eau douce et estuariennes, les chercheurs ont constaté que l’utilisation de ces étiquettes permettait d’identifier et de réduire le biais de prédation dans les estimations de survie et de chronologie.

L’estimation de la mortalité dans l’océan est difficile, mais l’utilisation de marques satellites pop-up sur 156 saumons atlantiques adultes provenant de 12 rivières a révélé 14% de prédation et 24% de mortalité indéterminée. La plupart des prédateurs sont des poissons endothermiques, en particulier dans le golfe du Saint-Laurent et près du plateau irlandais. Les mammifères marins et les grands poissons ectothermes étaient des prédateurs moins fréquents. Les taux de mortalité étaient les plus élevés pour les saumons du Canada, d’Irlande et d’Espagne, ce qui suggère qu’une faible survie en mer peut contribuer aux déclins importants observés dans les populations méridionales.

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Other Work

Restauration des rivières

Bassins versants

Atlantic salmon

Activités de sensibilisation